CNRS: Notre cerveau, la mémoire
Non, apprendre par cœur n'est pas très efficace
Répéter mécaniquement une information n’est pas la méthode la plus efficace pour l’ancrer durablement en mémoire. D’autres stratégies, fondées sur le fonctionnement des bases cérébrales de la mémoire, permettent de mieux apprendre.
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- Mickaël Laisney, enseignant-chercheur en neurosciences à l’École Pratique des Hautes Études - Paris Sciences et Lettres (PSL)
Dans ce premier épisode, Mickaël Laisney, enseignant-chercheur en neurosciences à l’École Pratique des Hautes Études - Paris Sciences et Lettres (PSL), vous propose de tester différentes stratégies d’apprentissage issues de ses travaux de recherche en neuropsychologie, qui combinent évaluations des capacités mnésiques et mesures du fonctionnement cérébral. Ces expériences révèlent que la mémoire ne se renforce pas par la simple répétition, mais par la richesse des connexions établies entre les informations.
L'apprentissage par cœur, une illusion d'efficacité
Répéter une information plusieurs fois de façon identique a peu d’effet sur sa mémorisation à long terme, surtout si la répétition est concentrée sur une courte période. Ce type d’apprentissage, appelé « bachotage », est efficace uniquement à très court terme. Contrairement à une idée largement répandue, la mémoire ne fonctionne pas comme un muscle, mais comme un système d’organisation et d’association.
Apprendre en associant, une stratégie plus résistante
La mémoire retient mieux les nouvelles informations lorsqu’elles sont reliées à des connaissances déjà ancrées. C'est ce mécanisme qu'on retrouve dans la méthode des lieux, un moyen mnémotechnique connu depuis l'Antiquité qui consiste à associer les éléments à mémoriser à des endroits familiers. Le cerveau utilise ces points d’ancrage pour mieux stocker et retrouver l’information. Cette stratégie repose sur la capacité associative de la mémoire : plus les liens entre les informations sont nombreux et variés, plus la trace mémorielle est résistante dans le temps.
Combiner les canaux : la force du double codage
Contrairement à une idée reçue, vous n'avez pas une mémoire visuelle ou auditive : elle fonctionne très bien sur les deux canaux. Et l’efficacité de l’apprentissage augmente quand plusieurs canaux sensoriels sont mobilisés. La théorie du double codage montre que la mémoire est plus performante lorsqu’on associe les formats visuel et verbal. Par exemple, imaginer une scène tout en la décrivant permet de créer deux traces complémentaires. De même, organiser les éléments à apprendre par sens ou par catégorie aide le cerveau à les structurer et à mieux les restituer.
Apprendre efficacement ne dépend donc pas du nombre de répétitions, mais de la qualité des stratégies utilisées. Dans le prochain épisode, il sera question d’un autre levier puissant de mémorisation : privilégier le fond plutôt que la forme, et établir un lien avec son propre vécu. ![[Non apprendre par cœur nest pas tres efficace episode 16 du podc.mp3]]
Pour mieux mémoriser, impliquez-vous personnellement
D'après le chercheur en neurosciences Mickaël Laisney, donner du sens à ce qu’on apprend, et surtout le relier à soi, améliore fortement la mémorisation. Plusieurs effets cognitifs montrent en effet que plus l’apprentissage est personnel et actif, plus il est efficace.
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- Mickaël Laisney, enseignant-chercheur en neurosciences à l’École Pratique des Hautes Études - Paris Sciences et Lettres (PSL)
Pourquoi l’implication personnelle renforce-t-elle la mémorisation ? Dans ce deuxième épisode, le chercheur en neurosciences Mickaël Laisney explore comment le fait de donner du sens à une information, et surtout de l'ancrer dans sa propre expérience, permet de renforcer la trace mnésique. Les recherches en neurosciences mettent en évidence plusieurs effets cognitifs qui éclairent ces mécanismes, dont l'effet de profondeur de traitement et l'effet de référence à soi.
Donner du sens pour mieux retenir : l'effet de profondeur de traitement
L’effet de profondeur de traitement désigne le fait que l’on retient mieux une information quand on s’attache à son sens plutôt qu’à sa forme, car un traitement sur le sens est plus profond qu'un traitement perceptif. En laboratoire, les chercheurs en neuroscience observent que répondre à une question sur la signification d’un mot — ou l’intégrer dans une phrase — améliore significativement le rappel, même si l’exercice est court. Ce n’est donc pas la durée, mais la qualité du traitement cognitif qui compte.
Ancrer l'information dans sa propre expérience : l'effet de référence à soi
Traiter une information par rapport à soi améliore encore la mémorisation. L’effet de référence à soi montre en effet que l'on retient davantage une information lorsqu’elle nous concerne directement. Ce mécanisme est renforcé par l’effet d’exécution par l’action : une information accompagnée d’un geste (comme se passer la main dans les cheveux) est mieux retenue que si elle est simplement lue. Ces effets sont puissants, et peuvent même être efficaces chez les patients présentant des troubles de la mémoire.
Une trace mnésique enrichie par l'identité personnelle
Lorsqu’une information est traitée en lien avec soi, et non uniquement à travers son sens, l’imagerie cérébrale révèle l'activation de plusieurs régions du cerveau supplémentaires. Quand vous réalisez l'apprentissage d'informations en faisant référence à vous, vous mobilisez non seulement les régions cérébrales liées au sens, mais aussi celles de la mémoire — notamment l'hippocampe — ainsi que le cortex préfrontal médian, une zone liée à l’identité personnelle. Cette activation supplémentaire enrichit la trace en mémoire. Le cerveau associe alors l’information à des représentations stables de soi, rendant le souvenir plus durable. C’est pourquoi réexpliquer une leçon avec ses propres mots ou exemples est bien plus efficace qu’une simple relecture.
La manière dont une information est traitée, de façon volontaire et consciente, joue donc un rôle essentiel dans sa mémorisation. Mais, le plus souvent, la mémoire fonctionne de manière automatique, sans que vous en ayez pleinement conscience.
![[Pour mieux memoriser impliquez-vous personnellement episode 26 d.mp3]]
Votre mémoire en mode automatique
La mémoire fonctionne souvent de manière automatique, sans effort conscient. Dans ce troisième épisode, le chercheur en neurosciences Mickaël Laisney explique le rôle de l’amorçage, un mécanisme robuste qui facilite la reconnaissance et influence vos choix, parfois à votre insu.
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- Mickaël Laisney, enseignant-chercheur en neurosciences à l’École Pratique des Hautes Études - Paris Sciences et Lettres (PSL)
Mickaël Laisney, chercheur en neurosciences, explore le fonctionnement automatique de la mémoire à travers le phénomène d’amorçage. Ce mécanisme, qui s’active sans effort conscient, se traduit par une économie de l'activité cérébrale. Il facilite la reconnaissance, influence vos préférences, et reste efficace même lorsque la mémoire explicite est altérée.
L'effet d'amorçage, un phénomène automatique qui perdure dans la mémoire
L'amorçage correspond à la facilitation du traitement d’un stimulus lorsqu’il a déjà été présenté ou est lié à un autre. Ce phénomène, qui s’appuie sur la mémoire implicite, permet une reconnaissance plus rapide, même lorsque le stimulus est partiellement dégradé. Ce processus peut fonctionner sans que l’individu en ait conscience et reste actif même en cas de troubles mnésiques importants. Les effets d'amorçage jouent également un rôle dans la construction des phrases : les mots déjà activés mentalement en amorcent d’autres, facilitant ainsi la fluidité du langage.
Une activité cérébrale plus économe face à ce qui est déjà connu
Les recherches menées par Mickaël Laisney indiquent que l’amorçage se traduit par une moindre activation des régions cérébrales sollicitées. Cette économie d’activité concerne en particulier les stimuli déjà entendus ou perçus, par comparaison avec des stimuli nouveaux. Ce fonctionnement optimisé repose sur la mémoire sémantique, qui stocke l'ensemble des connaissances sur le monde. Lorsque le cerveau entend un mot, les informations associées au concept qu'il représente s’activent spontanément, notamment dans les lobes temporaux qui sous-tendent cette forme de mémoire.
Le biais de préférence : quand le cerveau privilégie ce qu'il reconnaît facilement
L’amorçage ne se limite pas à la mémoire sémantique : il touche aussi la mémoire perceptive, qui stocke les informations visuelles ou auditives. Il peut agir sur des durées brèves ou très longues, allant parfois jusqu’à une année entière. Ce phénomène pourrait partiellement expliquer le sentiment de déjà-vu. Il induit également une forme de biais, le cerveau ayant tendance à préférer les stimuli qu’il traite rapidement. Cette préférence inconsciente est exploitée, par exemple, dans la publicité : une image ou un nom de produit vu à l’avance est plus facilement reconnu, donc plus susceptible d’être choisi. Ce biais s’exerce souvent à votre insu, et illustre la puissance de l’amorçage dans les décisions quotidiennes.
L'activation automatique de représentations par la mémoire peut parfois conduire à la création de souvenirs qui ne sont pas exactement conformes à la réalité.
![[Votre memoire en mode automatique episode 36 du podcast Comment .mp3]]
Comment votre mémoire vous trompe
Votre mémoire peut créer de faux souvenirs, vécus avec autant de certitude que les vrais. Cet épisode explore les mécanismes cérébraux à l’origine de ces erreurs, le rôle de la vérification des sources, et comment le rappel d'un souvenir peut modifier la trace mnésique.
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- Mickaël Laisney, enseignant-chercheur en neurosciences à l’École Pratique des Hautes Études - Paris Sciences et Lettres (PSL)
Dans ce quatrième épisode, le chercheur en neurosciences Mickaël Laisney explore les mécanismes qui rendent votre mémoire faillible. Il montre qu’elle peut produire de faux souvenirs, vécus avec la même certitude que les vrais, et explique comment ces souvenirs erronés peuvent s’ancrer durablement dans le cerveau. Ses recherches en neuropsychologie révèlent également que chaque rappel d’un souvenir en modifie la trace : certaines informations sont renforcées, tandis que d’autres s’effacent peu à peu.
Le cerveau croit à ses faux souvenirs
Il est possible d'avoir un souvenir très clair d'un événement qui n'a jamais eu lieu. Ce phénomène est lié à la recollection, soit le sentiment de revivre l'événement à l'origine de l'apprentissage. Les études en neuropsychologie montrent que le rappel de vrais et de faux souvenirs active les mêmes régions cérébrales, à l’exception de la jonction temporo-pariétale, qui semble moins sollicitée dans le cas de souvenirs erronés.
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Ce phénomène résulte d’un dysfonctionnement du mécanisme de vérification de la source, c’est-à-dire de la capacité à retrouver l’origine d’une information — où, quand et comment elle a été apprise — pour décider de la véracité du souvenir. Si ce filtre dysfonctionne, le cerveau peut donner à une fausse information la sensation qu'elle est vraie. À force de répétitions, un faux souvenir peut être consolidé et considéré comme étant conforme à la réalité.
Se souvenir, c’est aussi oublier
Rappeler un souvenir ne fait pas que le renforcer, cela peut aussi affaiblir ou effacer d’autres informations. Ce phénomène est illustré par l'effet d'oubli induit par la récupération. Lors d’une expérience menée par Mickaël Laisney, des participants apprennent des listes de mots appartenant à différentes catégories. Lorsqu’on leur demande de restituer seulement une partie de ces mots, ceux non rappelés par la suite sont plus facilement oubliés, surtout s’ils sont liés à des catégories dont d’autres éléments ont été renforcés.
Ainsi, la récupération d’une information modifie la mémoire, en renforçant certaines traces et en en affaiblissant d’autres. Le simple fait de répondre à des questions, ou même d'écouter la réponse à ces questions, peut induire une modification du souvenir : dire qu’un fait est vrai renforce la trace mnésique, tandis que nier un fait erroné facilite son oubli.
Des souvenirs modifiés au fil du temps
Ces mécanismes de modification de la mémoire soulèvent des questions sur la fiabilité du témoignage oculaire. Même si vous conservez généralement un souvenir global des événements, les détails peuvent changer à mesure que la mémoire est sollicitée. À force de répétitions, des éléments ajoutés peuvent s’intégrer au récit initial, et d'autres, moins mobilisés, peuvent s’effacer. Ces observations rappellent que la mémoire est dynamique : elle ne se contente pas d’enregistrer, elle reconstruit.
![[Comment votre memoire vous trompe episode 46 du podcast Comment .mp3]]
L'importance du contexte
Cet épisode explore l'importance du contexte dans le processus de mémorisation. Car les informations ne sont pas toujours définitivement oubliées, mais parfois seulement inaccessibles, et la récupération d'un souvenir peut être facilitée en se replongeant dans son contexte d'apprentissage.
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- Mickaël Laisney, enseignant-chercheur en neurosciences à l’École Pratique des Hautes Études - Paris Sciences et Lettres (PSL)
Dans cet épisode, Mickaël Laisney, chercheur en neurosciences, met en lumière l’importance du contexte dans le fonctionnement de la mémoire. Il explique que votre cerveau n’enregistre pas uniquement l’information que vous voulez retenir, mais aussi tout l’environnement qui l’accompagne. Ces éléments contextuels, intégrés à la trace mnésique selon le principe de spécificité d’encodage, peuvent ensuite faciliter la récupération d’un souvenir apparemment perdu. Se replonger mentalement dans le cadre d’apprentissage initial devient alors une stratégie efficace pour raviver la mémoire et en améliorer les performances.
L’oubli apparent : quand l’information est temporairement inaccessible
Il arrive que vous pensiez avoir oublié une information, alors qu’elle est simplement indisponible dans votre mémoire. Ce phénomène, appelé "oubli apparent", s’oppose à "l’oubli authentique", lorsque la trace mnésique a disparu et ne peut plus être récupérée. Pour faire réémerger un souvenir enfoui, il suffit parfois d’utiliser un indice — un lieu, une sensation, un détail — pour faciliter la réactivation de la trace mnésique.
Le principe de spécificité d’encodage : l’importance du contexte pour mémoriser
Lors de l’apprentissage, votre cerveau ne se contente pas d’enregistrer uniquement l’information, mais capte également tout le contexte dans lequel elle se trouve. Ce phénomène, appelé principe de spécificité d'encodage, implique que l’environnement sonore, spatial et émotionnel devient partie intégrante de la trace mnésique. Les éléments du contexte d'apprentissage constituent ainsi des indices qui peuvent favoriser la récupération du souvenir. Cet effet du contexte a été démontré par une expérience menée avec des plongeurs, à qui l’on avait demandé de mémoriser des listes de mots, soit sous l’eau, soit sur la plage. Les résultats ont montré que la restitution était plus efficace lorsque le contexte d’apprentissage était identique à celui de la récupération.
Le rôle de la projection mentale dans la récupération des souvenirs
Lorsqu’il est impossible de revenir physiquement dans le lieu d’apprentissage, la mémoire permet une alternative : la projection mentale. Se remémorer progressivement les conditions dans lesquelles vous avez appris une information peut suffire à réactiver un souvenir. Ce mécanisme se révèle particulièrement utile pour les personnes âgées : si leur capacité à générer spontanément des indices s’atténue avec le temps, leurs performances s’améliorent lorsqu’on les incite à se replonger mentalement dans le contexte d’apprentissage. Pour les étudiants, cela signifie qu’il peut être utile de varier les lieux de révision pour multiplier les indices contextuels, ou, une fois en examen, de se rappeler les moments, lieux et ambiances où l’apprentissage a eu lieu.
![[Limportance du contexte episode 56 du podcast Comment fonctionne.mp3]]
Comment votre mémoire reconstruit le passé
Plutôt que d’enregistrer fidèlement le passé, la mémoire le reconstruit. Dans ce dernier épisode, le chercheur en neurosciences Mickaël Laisney explore la précision des souvenirs "flash", leur lien avec l’identité sociale, et les mécanismes qui transforment les souvenirs avec le temps.
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- Mickaël Laisney, enseignant-chercheur en neurosciences à l’École Pratique des Hautes Études - Paris Sciences et Lettres (PSL)
La mémoire ne fonctionne pas comme un enregistrement fidèle des événements vécus. Elle reconstruit, filtre, réinterprète. Dans ce dernier épisode, Mickaël Laisney, chercheur en neurosciences, explore comment certains souvenirs marquants, dits souvenirs flash, s’ancrent durablement dans votre mémoire. Il décrit aussi de quelle manière ces moments sont façonnés par l'identité sociale et les émotions, et comment leur contenu évolue au fil du temps. La mémoire ne se contente pas de restituer le passé : elle participe activement à la construction de votre identité.
La force des souvenirs flash : une mémoire vive et émotionnelle
Un souvenir flash est une image précise et détaillée d’un moment où l’on apprend un événement marquant, souvent surprenant, et chargé de conséquences majeures pour soi ou pour le monde. Ces souvenirs, bien qu’ils puissent être associés à des événements positifs, concernent majoritairement des drames ou des traumatismes collectifs. Les premières recherches sur les souvenirs flash remontent à la fin des années 1970. Elles ont notamment montré qu’une majorité d’Américains se souvenaient avec précision de ce qu’ils faisaient au moment où ils avaient appris la mort de John Fitzgerald Kennedy, survenue quinze ans auparavant. Ces souvenirs incluent généralement des détails très concrets : le lieu, l’activité en cours, la source de l’information, les émotions ressenties, ainsi que les réactions de l’entourage.
La mémoire flash, reflet de l'identité sociale
Les souvenirs flash entretiennent des liens très étroits avec l'identité sociale. Ils dépendent de l'importance accordée à l'événement et du groupe social auquel vous appartenez. Ainsi, l'annonce de l'assassinat de Martin Luther King a provoqué des souvenirs flash particulièrement vifs chez les Afro-Américains, bien plus que dans d'autres communautés des États-Unis. Partager un souvenir flash permet aussi d’affirmer son identité sociale, d'exprimer ce qui est important pour soi et pour son groupe. À l'inverse, les événements perçus comme étant moins importants pour votre groupe social ou votre trajectoire personnelle s’effacent plus rapidement de votre mémoire.
La mémoire comme processus de reconstruction des souvenirs
Même lorsqu’ils semblent particulièrement vifs, les souvenirs flash ne sont pas exempts d’inexactitudes. Par exemple, de nombreux Américains croient avoir vu en direct à la télévision le premier avion percuter le World Trade Center le 11 septembre 2001, alors que seules les images du second impact ont été diffusées ce jour-là. La mémoire, loin de reproduire les événements à l'identique, fonctionne comme une construction progressive : les émotions, l'humeur du moment et le contexte social colorent les souvenirs au fil du temps. Lorsque vous racontez un souvenir, vous sélectionnez inconsciemment certains détails, en laissez d'autres de côté, ce qui peut conduire à des petits ajustements ou à des oublis. La mémoire façonne ainsi votre identité en se modifiant au gré de vos expériences, de vos envies et de votre manière d'être au monde.
![[Comment votre memoire reconstruit le passe episode 66 du podcast.mp3]]